Etablissements d’enseignement supérieur, médias, entreprises et associations m’ont souvent invité à prendre la parole à travers des conférences, des interviews, des articles et des séminaires de formation. La raison de ces invitations à parler, outre une certaine visibilité sociale dans mon pays, provient de ce qu’on attribue, à tort ou à raison, à ceux qu’on appelle des intellectuels un certain savoir ou expertise sur des questions qui préoccupent peu ou prou les uns et les autres. On leur demande d’expliquer toutes sortes de choses et d’avoir un avis sur tout. Quand, de surcroît, ils ont fréquenté, comme je l’ai fait en tant que ministre pendant presque dix ans, les allées du pouvoir cela ajoute un ingrédient épicé à l’affaire, quoi que… Quelle ne fut la surprise de cette journaliste qui me téléphona, il y a deux ou trois ans, pour me demander mon avis sur la loi de finances quand je lui répondis : « je suis réellement navré, mais je n’ai vraiment aucune idée intéressante à partager avec vous à ce sujet ».
J’ai passé le temps et l’âge de nourrir un quelconque désir de notoriété ou de reconnaissance à cette étape de mon existence. Ma seule motivation est de laisser aux miens, à mes nombreux amis et aux jeunes avec lesquels je me suis investi des années durant dans la chose publique à travers l’enseignement et l’administration, ainsi que dans la sphère privée à travers l’entreprise, les associations et les activités culturelles, une trace dont j’espère qu’ils tireront quelque profit, voire quelque plaisir.
Driss Alaoui Mdgahri
Casablanca, le 1er Mars 2021